Autrefois, quand les Dauphinois
avaient de l'eau, ils s'en servaient pour faire tourner un moulin
et les habitants de Saint Hilaire du Touvet, n'ont pas �chapp� �
cette industrie.
Nos anc�tres des petites roches avaient probablement
construit l� un "martinet" comme il en existait beaucoup
le long des torrents du Gr�sivaudan: les marteaux mis en mouvement
par l'eau pour travailler le fer produisent un vacarme assourdissant.
Puis, avec l'�puisement du minerai, les mineurs se transforment
en meuniers.
Jacques de Porte Tra�ne (riche serviteur de l'�v�que
de Grenoble) poss�dait un moulin, situ� � la jonction des ruisseaux
du Bruyant et des Dioux, qu'il avait acquis en 1275.
Aliment� par un r�servoir (bief) situ� au-dessus,
la chute faisait tourner plusieurs meules pour le plus grand bien
de la communaut�, du meunier... et de son ma�tre.
Le canal aux blocs massifs, le r�servoir, les meules, les ruines
de la maison du meunier �voquent les g�n�rations de travailleurs
qui se sont succ�d� pendant au moins six si�cles pour nourrir leur
famille et payer leur redevance au seigneur de Saint Hilaire.
L'entreprise sera longtemps florissante: au XVII eme si�cle, les
deux moulins en activit� produisent de la farine � profusion.
Mais cette prosp�rit� ne va pas sans querelles. En 1670, un habitant
de Saint Hilaire construit un troisi�me moulin et pr�tend �chapper
� la redevance que chacun se doit de verser � l'�v�que de Grenoble,
propri�taire de la minoterie. l'�v�que (Mgr Le Camus) doit intervenir
en personne pour r�gler le diff�rent, sous la menace de destruction
de la construction, tout fini par s'arranger.
Il devra � nouveau faire preuve d'autorit� pour emp�cher
les habitants de Saint Bernard, jaloux de voir les moulins si bien
fonctionner gr�ce � l'eau d'un ruisseau mitoyen, de creuser un canal
afin de d�tourner l'eau.
En 1834 Saint Hilaire contraint encore cinq moulins.
Ceux du Farlet ont tourn� jusqu'� la fin du si�cle dernier avait
pris le nom de moulin Ch�tain.
Depuis, le temps a transform� les moulins en ruines,
on entend plus le crissement du grain sous la pierre...
En 1991, la municipalit�, motiv�e par une association
locale (le grand Tetra) s'int�resse � ce monument, un des plus anciens
du plateau et d�cide de le remettre en valeur par le biais de chantiers
internationaux et des jeunes du plateau. |